C’est à travers ses valeurs, ses ambitions et ses inspirations que Félicie nous a dévoilé les dessous de sa marque Chinoises. Au coeur de la création, la fondatrice met en lumière les traditions chinoises et le savoir-faire artisanal local. Découvrez les secrets d’un projet entrepreneurial ambitieux et créatif à travers les yeux d’une occidentale.
Rencontre avec Félicie
« Bonjour, je suis Félicie, la fondatrice de la marque Chinoises »
Raconte-nous Chinoises en quelques mots
« Chinoises est une marque de mode et lifestyle qui s’inspire de l’artisanat chinois, mais que je revisite à la manière d’une française. »
Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours professionnel ?
« Je suis arrivée en Chine en 2011, à ce moment là je travaillais pour Hermès. Après quinze ans, dans cette belle Maison à Paris, puis à Shanghai, j’ai décidé de créer cette marque, parce que justement j’avais découvert tout cet artisanat et j’avais envie de le porter. »
Quand as-tu décidé de te lancer dans l’entrepreneuriat et comment ?
« Chinoises ça a commencé en 2018. J’ai créé cette société d’abord en Chine, à Shanghai où j’habitais. La Chine m’a donné des ailes ! Je ne suis pas sûre que je l’aurais fait en France. J’ai d’abord développé le business là-bas avec une plateforme de vente, sur Wechat, le réseau social chinois. Puis sur un site de vente pour le reste du monde »
Quelles sont les démarches à réaliser pour créer sa marque ?
« Pour créer une société en France, l’idéal est de commencer par créer une micro-entreprise. Ce qui est plus simple quand on commence et qui nous permet de ne pas engager trop de frais. Au cas où ça ne marcherait pas ! Comme ça on peut tester, voir comment ça fonctionne et puis, ensuite on grandit. »
Quelle est la signification du nom de ta marque « Chinoises » ?
« La marque Chinoises c’est l’artisanat chinois revu par une française. Le nom de notre marque en chinois c’est « Chirois ». Ça veut dire : fleur de l’ouest. C’est tout le principe des marques occidentales, quand elles sont en Chine, c’est de trouver toujours un nom qui ressemble phonétiquement et éventuellement, idéalement, dans le sens aussi qui a un lien avec cette marque. »
Quelles sont les grandes valeurs de Chinoises ?
« Les valeurs de Chinoises c’est avoir une ouverture sur le monde, la curiosité. Promouvoir l’artisanat et promouvoir les savoir-faire qui sont méconnus. Et enfin la bienveillance, ça c’est certain ! »
Où et comment trouves-tu ton inspiration ?
« Chez Chinoises forcément on trouve l’inspiration en Chine. Il y a des choses qui sont très traditionnelles. Je m’inspire des brocards qui sont vraiment un savoir-faire qui fait partie de la culture. Les tigres, les phoenix, les dragons. Ça peut être aussi juste des caractères chinois ! Évidemment, il y a aussi tout l’artisanat des minorités, des ethnies.
Ces broderies, elles viennent de la province de Guizhou. C’est l’ethnie Miao, qui brode à la main toutes ces créatures, qui les protègent dans leur tradition. Ils en font des costumes magnifiques ! C’est fait au fil de soie et c’est gansé de Batik qui sont en faite dessinés à la cire, trempés dans l’indigo. Ça donne ces magnifiques choses. Et donc là, en l’occurrence, c’est des morceaux du costume que je fais monter en ceinture, avec du cuir pour rendre un peu plus mode, un peu plus sophistiqué l’artisanat en question. »
Peux-tu nous en dire plus sur l’histoire de ton savoir-faire ?
« Chez Chinoises il y a différents types de fabrication. Par exemple, cette veste, elle vient d’un atelier qui est à Shanghai avec qui je travaille étroitement et où je suis souvent allée. C’est vraiment un atelier qui fait toutes ses robes en soie, les Qipaos. Des robes en soie chinoises, la robe chinoise comme nous on l’appelle en occident. Toutes ces broderies, les femmes qui les font d’abord dessinent à la craie le dessin sur la veste et ensuite vont broder ces nuages, qui sont quelque chose de tout à fait traditionnel. Les fameux noeuds, ils sont faits à la main et cousus à la main. Ils ont l’oeil tout à fait aiguisé !
Après je travaille avec des ateliers qui travaillent de manière plus industrielle, mais qui sont tout à fait de confiance. Ils pourront faire les trousses avec les tigres par exemple. Là les assiettes c’est encore un autre atelier. J’ai eu de la chance d’habiter là-bas longtemps, donc j’ai réussi à créer des liens avec ces fabricants. »
Comment est-ce qu’on arrive à financer un projet comme le tien ?
« Il faut faire des concessions ! Je me suis pas payée pendant un moment. On gagne pas sa vie avec un business, si on a pas de gros financement derrière, chose que je n’avais pas. J’ai mis une certaine somme qui n’était pas importante. J’avais « la chance » de pouvoir ne pas me payer, j’ai commencé peu à peu. Aujourd’hui je me verse un salaire. »
Combien de pièces tu développes et à quelle fréquence ?
« Je développe des pièces un peu au fil de l’année, que je vais reconduire ou pas, mais j’ai pas vraiment de collection que je lance. Cette veste, ça fait quatre ans qu’elle existe et je continue de la vendre et de l’aimer ! J’ai tendance à developper environ…je dirais cinq à six modèles par an maximum. Après ça peut être des déclinaisons de couleurs. »
Comment se place l’éco-responsabilité au sein de ta marque ?
« La manière d’être éco-responsable pour Chinoises, c’est d’utiliser que des stocks existants. Que ce soit les brocards, la soie, le coton, le jean, je ne produis pas de tissus. On sait combien, il y a des stocks existants et utilisables et de qualité. J’ai eu des pyjamas pendant un moment que tout le monde adorait et après on me les a redemandé, bah non il y a plus de tissus. Ça rend aussi un peu plus unique et puis c’est une manière aussi d’être éco-responsable. »
Que vont raconter les prochaines pièces de Chinoises ?
« La prochaine collection, j’y travaille, mais elle va vraiment prendre son épanouissement lors de mon voyage au mois de juin. Après, là j’ai développé pour l’été des choses qui sont tout à fait sur le thème de la veste de travail. Un de mes best seller, il y a quelques années, c’est d’avoir utilisé les vestes de travail traditionnelles en Chine avec des poches plaquées. Et j’adorais la coupe ! Je voyais les mecs la porter, je la trouvais vraiment bien et j’adorais leurs allures. J’ai utilisé ces vestes et je les ai fait broder dans le dos : « The Shanghai Forever » avec ce tigre et la tour art déco qui représente bien Shanghai. J’ai revisité cette veste exactement comme j’en avais envie. C’est la prochaine veste qui est surpiquée, qui n’a pas de col, avec un petit tigre brodé là et qui existe en denim et en beige. »
Comment est-ce que tu mets en lumière ta marque ?
« Mon métier à l’origine, c’est la communication. Je sais un petit peu comment communiquer. Après je n’ai pas forcément tous les filons. Parfois je me sens un peu perdue face à l’évolution de tout ce monde. C’est pour moi, principalement Instagram, puis la newsletter, que j’ai quand même pas mal développé. Je n’y portais pas vraiment d’importance, moi-même en tant que consommatrice, j’ai réalisé que je l’ouvrais plus qu’avant. »
Enfin, peux-tu nous résumer Chinoises en quelques mots ?
« Chinoises c’est les combinaisons de couleurs, c’est certain, qui pour moi d ‘ailleurs sont toujours très étonnantes en Chine. Le savoir-faire, quel qu’il soit ! Ça peut être des broderies, mais ça peut être aussi des impressions, des dessins. Et puis, comme je l’ai dit tout à l’heure : la curiosité, l’ouverture sur le monde, l’exotisme, le voyage, l’évasion ! »
À suivre…
Pour découvrir l’intégralité des collections capsules Chinoises, rendez-vous sur le site internet : www.chinoises.fr et pour entrer dans l’univers de la marque n’hésitez pas à vous abonner au compte Instagram : @__chinoises__ !