Rencontre

Interview de Maguelonne Rigal, créatrice de Maglone

Présenter en quelques mots, quel est votre parcours ? 

Bonjour ! Alors, je m’appelle Maguelonne et j’ai 31 ans. Je suis parisienne et j’ai grandit en banlieue, dans le 92, entre Vaucresson et Garches. Mon parcours est assez mouvementé, même diverse je dirais. Concernant mes études, j’ai commencé par une formation en tant que styliste/modélisme à l’Atelier Chardon Savard puis j’ai enchainé avec un master en communication de mode et un Mastère de journalisme en Presse Féminine à l’ESJ. 

J’ai travaillé par la suite en tant que styliste photo pour différentes sociétés et photographes, puis Community Manager et Attachée de Presse avant de devenir journaliste/rédactrice dans le domaine de la mode, de la déco & du design, de l’environnement etc pour différents sites et magazines. J’ai également été Responsable pour des créateurs de luxe (comme MSGM) au Bon Marché et aux Galeries Lafayette.

Aujourd’hui, j’ai créé Maglone, une marque de maroquinerie haut de gamme qui réunit mes passions : mon amour de la création, de la mode, du design, de la rédaction et de la relation avec les clients.

Pouvez-vous nous parler de votre marque ? 

Maglone est une marque de maroquinerie haut de gamme proposant des sacs à main unisexe et responsables. Mon projet pour Maglone était de casser les codes de la mode et plus précisément de la maroquinerie et du luxe. Pour mes pièces, je m’inspire des modèles hommes que je féminise. Le but ? S’amuser avec les codes genrés et les vestiaires. Lorsque j’ai créé le MAG par exemple, j’avais comme inspiration un cartable vintage des écoliers des années 20 et les malles des hommes du début du siècle dernier. J’y ai ajouté un esprit plus féminin inspiré des sacs intemporels des parisiennes. Pour casser le côté luxe, j’ai ajouté une sangle sportwear. C’est donc un mélange des styles et des sexes.

Je parle beaucoup de casser les codes mais il était important pour moi de le mettre en avant. Je n’aime pas l’idée d’un dressing genré, je préfère mélanger des matières brutes avec des matières douces. Mes sacs à mains sont des pièces que l’on peut porter à tout moment de la journée et qui est destiné à tout le monde. Ma cible est très large d’où le slogan « soyez vous-même, soyez différents, soyez uniques. »

Je mets en avant des valeurs responsables : je fais attention à la planète en utilisant des matières responsables et je récupère parfois les chutes des maisons de luxe via mes fournisseurs. 

J’aime vraiment l’artisanat et c’est ce qui m’a poussé à travailler avec des artisans qui ne travaillaient pas dans le milieu de la mode. De même pour les menuisiers qui font mes anses en bois. Le fait de travailler avec des personnes qui ne sont habituer à faire des produits pour d’autres domaines hors mode m’attire. 

Concernant les couleurs des sacs, ce sont couleurs intemporelles. Mes inspirations viennent la plupart du temps de la nature. Les noms de mes produits sont liés à ma famille, à l’héritage de ma famille. Je voulais mélanger le côté nostalgique et familiale. C’est ce qui définit vraiment mon identité. Par exemple, lors de ma 1ère  collection, je l’ai appelé « héritage » car ça met en avant mon enfance. Je suis issue d’une grande famille et j’étais la petite dernière, ce qui fait que je récoltais tout le temps les vêtements de ma fratrie. J’ai donc pu au fur et à mesure tester énormément de styles et puis par la même occasion c’est ce qui à créer mes goûts. Pour ma 2ème collection, je l’ai appelé « identité » comme pour montrer la continuité de la vie que l’on construit au fur et à mesure.

Que signifie Maglone ? 

C’est tout simplement la phonétique de mon prénom Maguelonne. C’est un prénom occidental, qui en grec signifie ‘’perle’’. Alors pour moi, c’était une évidence d’appeler ma marque Maglone, j’ai vraiment voulu mettre en avant mon identité et mon histoire. Tout à un sens.

Comment définirez-vous Maglone en 3 mots ? 

Unisexe, Qualité, Unique

Pourquoi avoir fait des sacs à mains et pas autre chose ? 

Car je suis passionnée de mode. Comme dit précédemment, depuis petite j’ai toujours essayé et porter les produits de ma famille et j’ai particulièrement été une fan de chaussures et de sacs. Je prenais les sacs à main de ma mère et grand-mère. Pour moi, un sac à main définit ta tenue, elle peut en quelques secondes illuminer notre tenue. Et comme j’aime beaucoup le design et la décoration, je voulais en quelque sorte crée un objet et pouvoir ‘’l’exposer’’, d’où l’idée de faire des sacs.

Quel est le plus difficile pour une jeune créatrice comme vous ? 

Je dirais la partie administrative. Tout le côté business, commerciale et la comptabilité. Je n’étais pas apte à ça, je trouvais ça dur et je trouve toujours ça dure car je n’y connaissais rien à ça. Je n’aime pas faire ça car je n’ai pas forcément la logique pour ce genre de taches.

Ce qui est également difficile est la remise en question incessante : savoir si c’est le bon choix car tu mets tellement de ta personne. J’ai plus douté de la vie en tant qu’entrepreneur financier, la peur que ça ne marche pas.

J’ai dû apprendre des mots techniques de la maroquinerie et apprendre les étapes. J’ai découvert un domaine mais avec mon manque de connaissances, j’ai dû apprendre sur le tas.

Pour finir, je dirais que ce qui est dur en tant que jeune créatrice sont les réseaux sociaux. Les gens sont méchants. J’ai dû faire face à des commentaires racistes sur mes mannequins, des critiques sur certains shootings.

Qui sont vos inspirations ? 

C’est tout simplement mon quotidien :  mes proches, la ville, la vie, la nature. Je puisse dans mon univers de la décoration, la mode et le design.

En tant que jeune créatrice émergente, quels conseils donneriez-vous pour à ceux qui débutent ? 

Lancer-vous et ne pas hésiter !!! Croyez en vous, faites-vous confiance et n’écoutez pas les gens, soyez ouvert aux changements et particulièrement aux changements de projet car le monde « change ». 

Qu’est-ce que vous apportez de plus dans l’industrie de la mode avec votre marque ? 

Je suis bien consciente que tout a déjà été fait dans l’industrie de la mode mais je dirais quand même que je me démarque à ma manière. Au lieu de cibler et célébrer la beauté, je célèbre la différence, toutes les beautés et la mode pour tous en cassant le code des luxes.

Vous avez publié sur votre compte Instagram un shooting photo. Dessus, nous pouvions apercevoir un homme porter une robe. Comment avez-vous réagi face à la perte de certains abonnés ? 

Au début je me suis dit que c’était dommage et puis je me suis dit que de toute façon la clientèle qui me suit doit avoir les mêmes valeurs que la marque. Ça me renforce.

Quels sont les faces cachées lorsque l’on monte un business dans la mode ? 

Dans les côtés négatifs, personne n’est derrière toi. En effet, en France nous ne sommes pas beaucoup aidés avec les taxes, les impôts, les assurances… Ensuite, il est extrêmement difficile de trouver des fabricants car en tant que petit créateur, je produis des pièces en petite série et face à la fast fashion, les fabriquants sont plus intéressés par les grandes séries. Pour finir dans les côtés négatifs, je dirais qu’il y a beaucoup de personnes qui vous diront que ça ne va pas marcher et que c’est mauvaise idée, ce qui est difficile à entendre.

Pour les côtés positifs car il y en a quand même (rires), c’est que même si je suis seule dans mon projet, je rencontre énormément de gens et des gens dont on ne s’attend pas forcément comme la presse, les influenceurs, le monde des créateurs… Concernant les créateurs, je ne m’attendais pas à autant de soutien de leur part. Il y a énormément de soutient entre les créateurs et je trouve que l’on n’en parle pas souvent de ça. Je me suis lié d’amitié avec certaines personnes. C’est magique. Ce qui est positif également c’est mon évolution personnelle. Je n’ai jamais autant appris depuis que j’ai monté ma boite.

Créer votre marque a toujours été dans un objectif ?

Pas un objectif dans ma vie de base. J’ai toujours voulu être libre et indépendante. J’aime écrire, la relation cliente, designer, la mode. Je me suis dit « qu’est ce qui pourrait rassembler tout ce que j’aime ? » et l’idée de créer ma marque a été une évidence. J’ai donc allié tout ce que j’aimais faire.

N’hésitez pas à suivre la marque sur Instagram @maglone_paris  et à découvrir les produits via le site internet www.maglone.com où vous retrouvez les sacs avec des prix variant entre 265€ à 485€.

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