Rencontre

Conversation avec Marie-Charlotte de Borrekens, créatrice de Marysh

C’est à travers ses valeurs, sa culture et ses inspirations artistiques que Marie-Charlotte a construit Marysh. Une marque de prêt-à-porter responsable, élégante et influencée par la mode espagnole. Voici une interview exclusive sur un projet ambitieux autour de l’entreprenariat.

En quelques mots, quel est ton parcours ?

Je suis moitié Belge, moitié Néerlandaise, d’où cet accent prononcé. Originaire de Bruxelles mon parcours commence à l’ECS, une école spécialisée dans la communication. Puis, un double master en management, cette fois à l’IE University de Madrid où j’ai pu commencer mes premières expériences en stage dans des domaines très loin du monde de la mode comme à l’ONU.

Quand as-tu eu l’idée de créer ta marque ?

Chez nous c’est assez naturel d’entreprendre, cela m’a été inculqué par ma famille. Bien que mes parents ne viennent pas du milieu de la mode, ils ont le sens du business et connaissance de la gestion d’une entreprise. C’est une véritable richesse pour moi qui m’aide au quotidien pour  le développement de Marysh. Je ne me voyais pas à une autre place.

Comment fais-tu fonctionner Marysh ?

Le personnal branding est au cœur de mon activité et mon statut d’influenceuse me permet de partager mon projet et ça fonctionne. 90% des ventes de ma marque sont concentrées sur Instagram et ce sont pour la majorité des personnes de ma communauté. 

Comment es-tu devenue influenceuse ?

De fil en aiguille ! J’étais entourée d’artistes, notamment dans le cinéma et je partageais mes bonnes adresses. Sur les réseaux sociaux, on est vite envahi par le superficiel et je voulais apporter un air nouveau. Partager ma passion pour l’art et la littérature me semblait plus utile et intéressant pour ma communauté.

À quel moment as-tu développé ton projet ?

Le projet a démarré à Madrid lorsque j’étais étudiante et pendant mon temps libre j’en ai profité pour rechercher les ateliers et fournisseurs locaux. Ma priorité était de créer mon site en ligne, car avoir un eshop permet de toucher un grand nombre de personnes et c’est un gage de confiance. J’ai par ailleurs tout fait moi-même pour pouvoir investir davantage dans les matières premières et sur la qualité de mes pièces.

Quel est le style que tu proposes ?

En Espagne, la mode est très sophistiquée et raffinée. Les espagnoles sont solaires et coquettes, ça m’a beaucoup inspiré, y comprit dans la manière dont je m’habille aujourd’hui. Je suis donc partie dans cette direction avec l’idée que l’image de Marysh représenterait le savoir-faire traditionnel espagnole.

Peux-tu me parler de tes convictions ?

J’aime acheter une pièce et pouvoir la garder 10 ans sans qu’elle perde de sa valeur. Développer des vêtements intemporels, sans tomber dans le déjà-vu. Quand l’occasion se présente, je source des chutes de tissus en provenance des maisons de haute couture pour rentrer dans un cadre qui respecte l’upcycling. Je m’adapte donc à la matière en reconnaissant sa valeur et sa rareté. De plus, Marysh se tourne vers le marché européen pour supporter cette économie et faire partie de la mode responsable.

Comment as-tu sélectionné tes fournisseurs et fabricants ?

Le salon première vision est un incontournable pour les matières premières, j’y ai trouvé mes premiers fournisseurs de tissus. À Madrid, j’ai fais la rencontre d’un atelier espagnol où je travaillais avec une personne qui s’occupait de toute ma première production, de À à Z, et c’était un vrai gain de temps pour moi à coût réduit. De plus, dans une démarche éthique, l’entreprise aide des femmes, dans la précarité,  à se réorienter professionnellement en apprenant un métier et avec un salaire équitable.

Quelles pièces as-tu développées en premier ? 

Il y a un an, ma première production était de 100 chemises puis 100 autres quelques mois plus tard. Les vestes Giverny, elles, ont été tricotées à la main, de façon artisanale, par des couturières plus âgées qui sont dans le besoin. À travers Marysh, je veux intégrer cette notion d’entre-aide. Aujourd’hui nous faisons confiance à un atelier portugais pour la fabrication des vestes et un nouvel ensemble sortira très prochainement.

Quels sont les avantages, en tant que marque, d’être incubé à l’IFM ? 

C’est beaucoup de coaching avec des professionnels de la mode et des conférences avec des créateurs, c’est très inspirant et ça m’aide à développer ma marque. Je suis entourée d’artistes créatifs et bien-veillants, cela permet de créer des connexions entre nos différents corps de métier. On apprend les uns des autres tout en avançant sur nos projets.

Où se situe ta clientèle ?

La France, la Belgique et le Luxembourg sont les premiers clients Marysh. Ma communauté est davantage localisée à Paris où nous nous rencontrons lors des pop up et dans mon showroom. Sur le long terme, j’envisage d’ouvrir mon propre point de vente parisien. D’une part pour que ma clientèle puisse toucher et essayer les pièces, d’autre part comme lieu de rencontre.

Quelles sont tes inspirations ? 

Bien que la mode espagnol me fascine, j’adore les classiques français comme le film la piscine avec Romy Schneider. Brigitte Bardot m’a aussi beaucoup inspiré avec son iconique tissu vichy qu’on retrouvera prochainement dans une collaboration entre Marysh et une marque d’accessoires. Dans l’art, le surréalisme de René Magritte, d’Isabelle Plante et du grand Salvador Dali. Pour ce qui est de la littérature, je suis plus sensible à l’écriture française avec Proust et Voltaire. Et plus actuelle, Virginie Despentes, une féministe qui dit tout haut ce que les gens pensent tout bas et en ce moment nous en avons bien besoin !

Comment souhaites-tu transmettre cette culture ?

Un projet de Podcast avec Marysh est en cours. Mon idée est d’interviewer des femmes entrepreneuses qui ont un lien avec l’art ou la littérature. J’aime mettre en avant les parcours inspirants. J’organiserais également des visites de musées, des expositions et des déjeuners pour compléter cette envie de partage et d’échange. 

Quel message véhicule Marysh ?

Sur les réseaux sociaux Marysh parle en tant que marque et s’adresse aux femmes qui se cultivent, prennent soin d’elles avec une élégance naturelle. Ma citation favorite est : « dress to impress » autrement dit on n’en fait jamais trop, tant que l’on se sent bien dans sa peau et dans ses vêtements. Je mets l’accent aussi sur le « effortless chic » et la féminité au quotidien.

Comment te sens-tu en tant que femme entrepreneuse ?

Forte ! Je trouve gratifiant et c’est pour moi un avantage qui me pousse à me surpasser pour donner l’exemple. En tant que jeune femme, lorsque je viens négocier mes prix, je montre mon caractère pour obtenir ce que je souhaite. Faire de bonnes écoles est important, mais c’est sur le terrain que j’ai tout appris. Plus tard, je pense que ce sera un challenge de combiner ma vie de famille et mon entreprise, mais je me sens prête à relever ce défi. Je pense que nous pouvons arriver à tout, tant que l’on fait les choses avec passion !

Qui est la femme Marysh ?

Marysh se veut d’habiller des femmes indépendantes, ambitieuses, cultivées, sophistiquées et soucieuses de leur image. Ce sont des femmes sensibles aux enjeux climatiques et conscientes de leur comportement d’achat. Marysh accorde également une grande importance à la diversité et à la tolérance, car nous croyons fermement qu’il est indispensable pour une marque d’être intègre et inclusive. Finalement, la femme Marysh veut se démarquer, n’a pas peur d’oser et s’assume.

Comment vois-tu la suite de Marysh ?

Dans une démarche éthique et respectueuse de l’environnement, chaque pièce est présentée par drop, évitant les saisons et pour ne pas inciter à la surconsommation. Dans le développement de Marysh, la transparence est essentielle. C’est pourquoi, la moitié de ma production sera réalisée dans un atelier à Paris, facilitant ainsi les échanges avec une traçabilité complète.

À suivre…

Entrez dans l’univers de Marysh à travers le compte Instagram : @maryshparis, ainsi que celui de sa fondatrice Marie-Charlotte : @mariecharlottedeb. Et pour retrouvez l’intégralité des pièces de la marque, rendez-vous sur le site : www.maryshstudio.com.

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